Jésus-Christ dit :
– « Vous êtes le sel de la terre » Mt 5,13
– « Vous êtes le levain dans la pâte »
– « Vous êtes la lumière du monde » Mt 5,14
Le verbe “être” (Jésus = le Verbe) est le verbe du “devenir”, c’est-à-dire le verbe de la vie qui est un devenir sans limites… Et le Verbe “Est” “Amour”…
“Vous êtes”… alors, devenez ce que vous êtes, en aimant.
Aimer, c’est croire en l’autre.
C’est l’amour qui fait être la potentialité divine, le germe divin qui, dans le cœur de tout être humain, est le devenir en puissance de son être, son éternel et universel humain.
Tel est le signe de l’égalité “d’être” de tous les hommes. Seul, il permet l’enrichissement de leur diversité. Seul, il peut en assurer le respect et en être le garant.
La vie ne naît que de l’unité des diversités mutuellement enracinées dans l’amour. Toute autre attitude est destructrice de vie.
L’avenir du monde repose actuellement sur l’avènement de cette prise de conscience et de cette lumière essentielle, révolutionnaire, de Jésus-Christ.
Si cette révolution de l’Esprit d’Amour ne s’accomplit pas, nous marchons vers l’autre sorte de révolution : la révolution violente de la volonté d’égalitarisme, la revendication de l’égalité, non pas dans l’être, qui est notre point de rencontre, mais dans l’égalitarisme de nos avoirs, de notre pouvoir et de notre savoir… Communisme… ou communion ?
Revendication d’indépendance sous le couvert de liberté…
La liberté implique la seule dépendance de l’amour. Elle peut seule réaliser la fraternité.
Je comprends pourquoi Jésus-Christ est venu abolir l’ordre de la loi pour l’ordre de l’amour, qui transforme peu à peu “l’obéissance” en “fidélité”, qui est la liberté de l’amour, celle des enfants de Dieu.
Tel est le défi lancé au monde super-civilisé. Ce sera :
– soit la civilisation de l’amour,
– soit la décadence dont les prémices sont déjà là !
Or, au sein de cette humanité en vertigineuse mutation, le christianisme en est encore à un stade d’enfance : il est souvent encore dans l’amour sentiment et dans le judaïsme, soumis à la loi.
Marguerite Hoppenot
extrait de La main de Dieu, avril 1987