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Une présence.

La prière, c’est entrer dans cette pièce la plus cachée de la maison, là où personne n’interfère, où je ne suis pas dans ma tête, où je ne suis pas dans les sentiments ni dans mes projets. Je suis dans un silence profond. Donc, je me retire, je me mets dans le silence, je laisse passer le temps jusqu’à ce que je sente un silence se faire en moi, un recul avec tout ce que je fais, qui me capte et me prend afin de laisser à Dieu le temps de se manifester, comme dit Marguerite Hoppenot : « Dieu ne s’apprend pas, il se dévoile ». Petit à petit, par l’expérience de ce « rien », de cette attente, de ce silence dans lequel je suis, tout à coup je perçois une présence. Il suffit d’être. Père Jean Van den Eynde, sj

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Passer sur l’autre rive.

« Je suis venu faire toutes choses nouvelles » nous dit Jésus-Christ (Ap 21,5) « Le monde ancien a disparu, un monde est né » est venu à la vie…(Ap 21,4) « Je suis la Vie » (Jn 14,6) « Je suis venu vous donner la vie en plénitude. » (Jn 17,13) Hommes insensés, hommes à la nuque raide, « vous avez des yeux et vous ne voyez pas » (Je 5,21), « vous avez des oreilles et vous n’entendez pas »(Mc 8,18). Voulez-vous venir à l’écart pour prendre un peu de repos, prendre le temps de vous reposer, de vous poser à nouveau ? Voulez-vous que nous prenions le temps d’être en vacances, d’être vacants, d’être désencombrés… libérés… à vide… avides, pas préoccupés, mais assoiffés de quelque chose de neuf… de vivant… de nouveau ? Jésus-Christ nous propose, nous appelle à passer sur « l’autre rive » … l’autre rive où toutes choses peuvent devenir nouvelles, l’autre rive, celle du silence où tu vas enfin pouvoir m’entendre « te parler au cœur »… As-tu oublié que tu es un enfant de Dieu, qu’Il t’a confié un germe de sa vie et qu’Il t’a donné des oreilles pour l’entendre te parler au cœur ? L’autre rive… C’est le lieu de l’intimité, là où « vous n’êtes plus des serviteurs de la loi, mais des amis qui sont dans les secrets de leur maître » (Jn 15,15) et vivent alors dans son intimité. Voulez-vous que nous passions sur cette autre rive où l’on vit des rendez-vous d’amour et où l’on découvre alors, peu à peu, les secrets de la vie de Dieu. « Tout être qui aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. » (1 Jn 4,7) Dieu ne s’apprend pas, Il se découvre. Marguerite Hoppenot – 1990 – Prier, c’est aimer

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

3ème partie – L’amour, notre diapason sacré. Il s’agit d’unir les diversités, de les accorder chacune à l’amour afin de les accorder les unes aux autres pour réaliser une harmonie et non une uniformité. Une harmonie, une unité, riche de toutes les diversités complémentaires accordées les unes aux autres par ce « diapason » commun de l’amour, ce don de Dieu à chacun de ses enfants. L’exemple de l’orchestre en est la meilleure illustration : si tous les instruments qui le composent jouent bien leur partition, et s’ils sont accordés au diapason, ils donneront une merveilleuse symphonie. S’ils ne sont pas accordés au diapason, même si chacun joue bien sa partition, le résultat sera une cacophonie. Là aussi la nature nous apprend tout. C’est la même sève qui épanouit toutes les fleurs dans leurs diversités. C’est la même sève qui réalise l’harmonie de la création. La Bonne Nouvelle est la révélation, en Jésus-Christ, du secret du monde nouveau. C’est en s’accordant chacun à l’Amour – qui est de l’ordre divin – que nous nous accordons les uns aux autres. Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

2ème partie – La fraternité à laquelle nous aspirons. Les chrétiens n’ont-ils pas perdu de vue leur étoile ? Ne faudrait-il pas qu’ils entendent, comme les Mages, « Retournez par un autre chemin », celui de la vie. Ne le quittez jamais, car c’est la vie qui fait la vérité. Jésus-Christ est la vérité de la vie. Ne nous contentons pas de paroles ni d’idées. C’est de la vie qu’il s’agit. Il faut mettre de la vie sous les paroles. Il faut appliquer les idées à la vie. Suivre Jésus-Christ, ce n’est pas suivre un chef de parti, le parti chrétien. C’est suivre le chemin de Celui qui est l’amour sans limites, l’amour qui fait « être plus » tous ceux qu’il approche, qui donne vie… qui promeut, qui mobilise au-delà de chacun, vers un but commun qui dépasse chacun et tout le monde. L’amour mobilise chacun là où il est, et à sa mesure, vers l’édification du monde nouveau, cette fraternité à laquelle tout le monde aspire, dont chacun est responsable, et Jésus-Christ a révélé le secret, la Bonne Nouvelle : l’homme plus grand que l’homme, plus grand qu’un « moi ». «  Je suis venu allumer le feu sur la terre, comme je voudrais qu’il brûle »(Mc 12,49)… le feu de l’Amour qui purifie et fusionne et non pas le feu des armes de destruction. Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

1ère partie – Concurrence ou convergence. La vision terrifiante des armes de destruction inventées par les hommes nous prouve que l’homme n’est plus maître du monde qu’il a engendré. Soumis à cette motivation universelle négative, l’être humain peut-il subsister dans une telle insécurité ? La loi du plus fort a fait preuve des prodigieuses possibilités créatives du cerveau humain livré à la concurrence, et révélé visiblement l’enfer des possibilités atteintes de destruction. Nous sommes cependant tous embarqués sur la même planète qu’il s’agit de sauver. Le secret d’une espérance commune universelle ne résiderait-il pas dans la substitution radicale du mot magique « concurrence » par le maître mot « convergence » ? Animées par la fidélité du message « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12,31), message reçu par les trois religions monothéistes, si celles-ci n’y sont pas fidèles, comment les chrétiens pourraient-ils imposer par leur rayonnement, la nouvelle alliance de l’amour sans limites, l’appel de la vérité à « aimer son prochain comme Dieu l’aime. » Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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Le respect de la dignité de la personne humaine

Les droits de l’homme sont ce qu’implique la vie humaine : se nourrir – se loger se reposer – sa sécurité se soigner- s’instruire, sa liberté… La dignité de la personne humaine à respecter implique la prise de conscience que « l’être humain est créé à l’image de Dieu » et qu’il porte en lui quelque chose de Dieu, « un germe de sa Vie », une capacité d’être… sans limites ! Donc que tous les êtres humains sont égaux en être et différents. Tout être humain, créé à l’image de Dieu, a droit à l’égalité d’être dans la différence. Liberté de pensée, liberté religieuse, considération… on ne peut pas humilier un être humain, le dégrader, le contraindre, le juger définitivement. L’être humain porte en lui son devenir. Il se définit par le verbe « être » et non plus par le verbe « faire ». On ne peut plus « l’utiliser » comme une chose, il faut le « rendre utile ». C’est pourquoi je ne peux penser aux droits de l’homme sans me sentir aussitôt interpellée par les devoirs de l’homme. Droits et devoirs sont indissociables. Sans doute la démocratie souffre-t-elle cruellement qu’ils aient été dissociés. Marguerite Hoppenot – La main de Dieu, Tome 4 – Juillet 1989

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Quelle espérance pour le monde d’aujourd’hui ?

Au moment où les articles sur l’intelligence artificielle se multiplient pour évoquer les dangers possibles de la supériorité de la technique sur l’intelligence de l’homme, demandons-nous quel monde nous voulons laisser à nos enfants. « À ce carrefour du monde, l’humanité est ébranlée et écrasée par les dimensions du progrès qu’elle a elle-même engendré et qu’elle semble incapable de contrôler, d’inspirer ou de dominer. Je crois que le Christ vivant [l’Amour incarné], en germe au cœur de l’être humain et se développant en son sein, peut lui rendre l’espérance en le faisant accéder à une dimension supplémentaire de vie, une Vie de l’Esprit en chacun pour une Vie dans l’Esprit pour tous, qui soit accordée aux aspirations spirituelles de l’être humain et adaptée à la dimension du permanent devenir du monde. » Marguerite Hoppenot, La main de Dieu tome 2, 1968.

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En route vers Pâques

En ce temps liturgique du carême, particulièrement à l’aube de cette semaine sainte, contemplons Jésus-Christ. Tout au long de sa vie, Jésus-Christ ne cessa de donner et redonner son pardon d’amour, un nouveau don d’amour. Jésus-Christ a été bafoué, ridiculisé, abandonné, trahi, persécuté, crucifié et pourtant il a indéfiniment donné amour pour non-amour jusqu’à l’extrême fin. Jésus-Christ ne cessa jamais de croire en l’être humain créé à l’image de Dieu. En aimant jusqu’au bout, Jésus-Christ a prouvé que l’amour est sans limite, que l’amour ne peut se reprendre. Comprenons que la passion de Jésus-Christ est une passion d’amour. Sur la croix s’achève publiquement la vie terrestre de Jésus-Christ. Pour moi, aujourd’hui, la croix évoque-t-elle uniquement le sacrifice ? le rachat ? l’échec apparent de sa vie ? Prenons conscience que Jésus-Christ est la Révélation du croisement du divin et de l’humain, du visage humain de Dieu et du visage divin de l’homme. Interrogeons-nous : La croix est-elle aussi le croisement en chacun de nous des deux dimensions ? Verticale = relation à Dieu Horizontale = relation à nos frères Le croisement du divin et de l’humain Le croisement de l’Esprit et de la vie. La croix est alors positive. Elle est le signe visible du plus grand Amour, de l’Espérance, de la Vie éternelle. L’Evangile n’est pas seulement l’histoire de Dieu fait homme intervenant il y a 2000 ans dans l’histoire humaine, mais il est l’aventure toujours actuelle, qui doit s’inscrire indéfiniment dans la vie des hommes, la tienne comme la mienne. Marguerite Hoppenot

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Faire jeûner en nous nos puissances d’agressivité et de violence

Face à la montée générale de la violence qui conduit visiblement le monde vers un destin absurde, notre vocation très précisément orientée à l’amour vivant nous appelle à la communion fraternelle effectivement vécue et donc à l’unité et à la paix du monde. C’est dans cette perspective que nous vous proposons de faire jeûner en nous toutes nos puissances d’agressivité et de violence. Ainsi contribuerons-nous, pour notre part, à faire advenir une certaine paix, d’abord dans notre propre cœur, puis, à partir de chacun de nous, sur les différents plans de notre vie qui nous interrogent personnellement, que ce plan soit conjugal, social, professionnel, racial, politique, voire ecclésial. Forts de la conviction qui nous habite désormais de la relation vitale qui s’accomplit entre le personnel et l’universel, notre effort de fidélité à faire jeûner nos pulsions agressives éveillera peu à peu en nous un dynamisme de foi et d’espérance par la certitude de contribuer, si peu que ce soit, à notre place, à notre grand projet d’Église. Ce projet d’une ébauche de fraternité universelle, qui habite nos cœurs, portera un fruit de paix. Marguerite Hoppenot – Un être nouveau pour un monde nouveau - 1983

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Une amitié œcuménique

Correspondance Marguerite Hoppenot et le pasteur Marc Boegner entre 1953 & 1969 Les éditions du Cerf publient la correspondance de Marc Boegner et Marguerite Hoppenot, qui nous fait entrer dans l’intimité de ce pasteur qui a tant marqué le XXe siècle. En 1953, le pasteur Marc Boegner rencontre, par le biais d’une cousine, Marguerite Hoppenot, la fondatrice du Mouvement Sève, une fraternité spirituelle au sein de l’Église catholique. Elle est mariée à un homme qu’elle aime profondément et elle partage avec le pasteur un deuil douloureux. Elle a perdu un fils, alors que Marc Boegner vient de se trouver veuf pour la seconde fois. Cette rencontre est à l’origine d’une amitié spirituelle très forte marquée par une correspondance, qui va durer jusqu’à la mort du pasteur. Sous son influence, le Mouvement Sève s’est ouvert au protestantisme. En réciprocité, Marguerite Hoppenot a été un fidèle soutien d’un homme, qui multipliait les responsabilités puisqu’il était président de la Fédération protestante, de la Cimade, de la Société biblique, de la Société des missions et engagé au comité du Conseil œcuménique des Églises, tout en étant pasteur de la paroisse de l’Annonciation. Marc Boegner témoigne de la force de cette amitié : « Nos rencontres ont été ce qu’il y a de plus bienfaisant, de plus enrichissant dans ma vie. La certitude que vous m’avez apporté une aide incomparable et une magnifique impulsion vers la sainteté. » Cette correspondance est passionnante pour plusieurs raisons. D’abord c’est un beau témoignage de foi. Les deux épistoliers parlent de leur spiritualité, de la façon dont ils prient l’un pour l’autre et dont ils s’encouragent dans leurs ministères respectifs. Ensuite, elle nous fait entrer dans le quotidien de Marc Boegner, le poids que représentait l’enregistrement des conférences de Carême, son appréciation sur la présence française dans les colonies, son implication dans l’émergence du mouvement œcuménique et ses engagements publics – au détour d’une phrase, on apprend qu’il lui arrive de conseiller le président René Coty-. Enfin, la correspondance souligne la blessure de la séparation des Églises, Marc Boegner évoque la souffrance de ne pouvoir partager l’eucharistie avec son amie, mais il ajoute qu’elle peut avoir un sens. « J’ai compris plus clairement que notre amitié n’a de sens et de poids que parce que vous êtes ce que vous êtes : une catholique romaine, pleinement convaincue de la vérité…

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