Lire la Parole avec Marguerite Hoppenot
Lire la parole, accueillir la parole, garder la parole jusqu’à devenir soi-même parole vivante ! Tel est le long apprentissage qu’il nous faut faire de l’Évangile. Mais pour cela, il ne suffit pas de lire l’Évangile ni même de le commenter, comme on dissèque un texte de littérature. Il faut le prendre vraiment au sérieux, s’affronter personnellement à lui et ceci inlassablement. Car il ne s’agit pas seulement de lire l’Évangile de Jésus-Christ mais de pouvoir y lire, peu à peu, notre vie en filigrane.
Quelle interrogation brûlante, pressante, si nous ne voulons pas risquer que l’Évangile ne soit pour nous qu’un traité de vie spirituelle, voire même seulement une histoire périmée.
L’Évangile est né au contact de la vie. C’est face aux événements, aux êtres, qu’en Jésus-Christ, l’Esprit de Dieu s’exprimait. Esprit qui, au long des jours, suscita Sa Parole, cette Parole éternelle qui devint notre Évangile.
Accepterons-nous qu’à travers un fidèle chemin de mort et de vie, cet Évangile renaisse sans cesse en nous jusqu’à devenir peu à peu notre chair, parcelle ressuscitée de la chair du monde ?
Marguerite Hoppenot
Midi sur le monde
Ch. Fondement évangélique d’une vie contemplative
À propos de la mort de Jésus-Christ
Les paroles que j’entends dès le début de ce carême nourrissent ma pensée et ma prière. Elles suscitent en moi des réflexions profondes … souvent bouleversantes. Elles éveillent des prises de conscience d’où jaillissent des lumières très vives, qui éclairent toujours plus loin le problème qui me brûle le cœur, celui du christianisme dans le monde ! L’interprétation sans cesse entendue, donnée à la mort du Christ, me paraît être le point de départ d’une déviation initiale de son message essentiel. On a attribué la mort du Christ au peuple juif : « délivrez Barrabas … que Jésus soit crucifié ». Si l’on reporte au contexte du temps et sachant combien la manipulation des foules est facile, on peut penser qu’on lui a fait dire ce que l’on a voulu ! Le peuple juif « déicide ». Non ! La mort du Christ est la conséquence inéluctable du « pouvoir ». Jésus portait ombrage au pouvoir politique et au pouvoir religieux du temps. Il soulevait et enthousiasmait des foules… Il était ...
L’égalité d’être homme-femme : une urgence pour l‘Église
La plus grande urgence, qui commande peut-être toutes les autres, est la révision complète du regard de l'Église sur le mariage, donc sur la femme, et sur la prise de conscience décisive de son égalité avec l'homme, égalité dans la différence. Égalité dans « l'être ». L'homme et la femme sont égaux, donc mutuellement complémentaires pour l'unité de l’« être humain », image de Dieu. « Dieu créa l'être humain à son image, homme et femme Il le fit. » Gn 1,27 En regard des charismes masculins de créativité, d'action, d'organisation et souvent de largeur de vues, ... la femme a davantage le charisme de l'amour, du mystère de la vie et donc le charisme du « foyer », communauté d'amour, qui est précisément le mystère de l'Église appelée à être épouse de Jésus-Christ et mère des hommes. Cet apprentissage de l'unité, au-delà de chacun, dans le respect de leurs diversités mutuellement complémentaires est un chemin de sainteté par dépassement d'amour. Cette prise de conscience faite par la hiérarchie de l'Église devrait être décisive. Elle aurait des ...
Qu’est-ce qu’aimer ?
On peut donner mille définitions de l’amour. Pour éclairer notre sujet je voudrais, aujourd’hui, vous proposer celle-ci :Aimer, c’est se mettre à la place de l’autre, jusqu’à devenir progressivement l’autre…Mais seule, la présence en nous de Jésus-Christ qui est l’Amour même, peut nous faire aimer de cette manière-là, qui nous ouvre aux autres, nous relie aux autres, nous fait devenir « les autres ».Pour rencontrer les autres, il faut, évidemment, « sortir de chez soi ». Car il n’y a pas de place en notre cœur en même temps, pour nous et pour les autres, pas plus qu’il n’y a de place à la fois pour nous et Jésus-Christ.Il nous faut donc consentir à ce que le double amour du Christ et de nos frères élimine peu à peu notre amour de nous-mêmes, nous dépossède, nous exproprie, en quelque sorte, de notre « moi » à leur profit.Aimer, c’est également accueillir, recevoir en notre cœur. C’est faire en sorte que nul ne se sente jamais seul auprès de nous, jamais étranger chez nous ...
Création nouvelle
Seigneur, ouvre mon cœur à l’Amour toujours davantage afin qu’il s’ouvre à ta lumière. Alors du « tout » comme du « peu » que je suis, du peu que je fais,du peu que je vis, fais une création nouvelle… indéfiniment.Voici ma prière.Alors, rien n’est jamais la fin, c’est toujours un nouveau commencement, c’est toujours Noël. S’interroger sur le sens de sa vie, c’est cela se convertir. La conversion n’est pas réservée aux chrétiens. C’est retourner son cœur et l’ouvrir à d’autres valeurs, pour les chrétiens, celles de l’Evangile. Pour certains, c’est l’œuvre soudaine d’une certaine turbulence de l’Espritmais généralement, c’est une œuvre de longue durée. A travers ta quête de bonheur, ta soif de vivre, quel chemin vas-tu faire ? quel chemin dois-tu faire pour devenir un vivant éternel, « présence vivante » là où tu es, artisan de Royaume, pionnier d’une civilisation de l’Amour ? Jésus-Christ nous a dit : « Je suis le chemin » Jn 14,6 Fils de Dieu qui est Amour, le chemin est donc ...