Jésus initie ses disciples au mystère de sa Vie

« Il vaut mieux pour vous que je parte. » Jean 16, 7

« Voilà que je demeure avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » Matthieu 28, 20.

Tout le mystère chrétien se situe au carrefour de ce paradoxe.

Jésus-Christ, celui qui était l’Amour incarné ne pouvait laisser dans une telle incertitude, mêlée de peine, les amis qui l’avaient suivi jusqu’à l’extrême fin, ceux qu’Il avait choisis pour le livrer au monde.

C’est alors que se fait jour une étape extraordinaire et combien surprenante, au long de laquelle avec toute la discrétion et les délicatesses de l’Amour, le Christ ressuscité révèle sa présence et s’emploie à faire l’ultime éducation de ses apôtres, celle de leur regard et de leur intelligence afin qu’ils parviennent à voir au-delà de ce qu’ils voient et s’ouvrent pleinement au mystère de Sa Vie.

… Avant l’Ascension, ce moment où Il devait à jamais disparaître à leur vue, Jésus s’ingénie donc à se révéler progressivement à ses disciples sous d’autres apparences. Avec tant de patience d’Amour, Il les initie peu à peu au mystère de Sa Vie qui, au-delà du visible, demeure et demeurera indéfiniment présente à travers d’autres êtres et sous d’autres formes, présences toujours révélatrices d’amour, de lumière, de pardon, de communion, de partage, de service et de vie.

Pendant quarante jours, Jésus apprend à ses disciples les exigences essentielles à toute communication de Sa Vie, Il leur révèle par quels signes ils devront être eux-mêmes – et tous les chrétiens à leur suite – transparence de Sa Présence, « visitation » pour leurs frères. Mais Il leur apprend aussi le discernement des êtres et la manière de devenir, partout dans le monde, les sourciers du Dieu Vivant.

Alors seulement Jésus disparut à jamais de leur vue.

… Pour reconnaître le Christ au-delà du visible, il faut désormais d’autres yeux que ceux de la chair. Cela implique un changement de regard : le passage d’un regard extérieur à un regard intérieur, le regard de l’amour.

C’est l’Amour vivant en nous qui, peu à peu, transforme notre regard et lui donne cette intelligence du cœur qui permet de voir progressivement l’invisible à travers le visible et au-delà de lui.

Marguerite Hoppenot 1969 – Cette vie qui m’est donnée

Interrogeons-nous

  • À la méditation de ce texte : quelles lumières me saisissent, qui m’invitent à changer quelque chose dans mon cœur et dans ma vie ?
  • Quand Jésus disparaît à la vue de ses disciples : quelle mission leur confie-t-il ?
  • Au sein de ce monde en mutation et en quête de Lumière et d’Espérance : quelle est notre responsabilité en tant que chrétiens, disciples d’aujourd’hui ?

« … Découvrons dans l’émerveillement comment, de la Résurrection à son Ascension définitive, le Christ s’efforce d’éveiller en ses disciples un « sens » supplémentaire, ce « sens spirituel » propre à l’homme nouveau, à ce fils de Dieu seul apte à pénétrer le mystère de l’invisible et de l’Éternel. »