À l’occasion du 14 juillet, réfléchissons au sens des mots de la devise des Français :
Liberté – Indépendance ?
Égalité – Uniformité ?
Fraternité – Camaraderie ?
“Liberté, Egalité, Fraternité ?
Telle qu’elle est comprise, cette devise des Français est l’objet de redoutables confusions.
La liberté est confondue avec l’indépendance.
L’égalité est confondue avec la similitude, l’uniformité.
La fraternité est confondue avec la camaraderie.
Ces trois réalités si importantes dans la vie des hommes et dans la vie du monde sont vues toujours dans le « faire » et jamais dans l’« être »…
Nous venons de réfléchir au problème actuel, aux problèmes fondamentaux apparemment insolubles qui le déchirent. Comment ne pas constater que les plus graves et les plus fondamentaux actuellement, ceux de l’unité sous toutes ses formes, se rattachent pour ainsi dire tous au problème de la liberté ?
Tous les hommes aspirent à la liberté et cette volonté s’accroît au fur et à mesure que les hommes deviennent plus adultes. Nous le constatons chez nos enfants : plus ils avancent dans l’adolescence, plus ils veulent leur liberté (ce qui généralement veut dire indépendance).
La liberté entraîne la soif d’égalité et seule l’égalité permet d’édifier une authentique fraternité. Alors, j’ai vu dans la joie que les trois mots de la devise des Français étaient d’une cohérence absolue et qu’ils s’enchainaient les uns aux autres.
Toutefois si la vraie liberté, celle de l’amour, peut faire comprendre ce qu’est la vraie égalité, qui n’est pas uniformité ni similitude mais égalité dans l’être, elle seule peut conduire à une authentique fraternité, qui suppose la reconnaissance de nos diversités, dans le respect mutuel.
Seules ces diversités convergeant au-delà de chacune peuvent contribuer à l’élaboration d’un projet commun, le grand dessein du Créateur, ce Royaume fraternel des hommes, ébauche du Royaume de Dieu …
Mais il y a une condition à l’accomplissement de ce grand projet de Dieu, c’est la fameuse « pauvreté de soi ». Nous n’allons pas l’oublier. Il faut mourir à soi-même, dit Jésus-Christ : non pas faire mourir notre « être », mais l’ennemi mortel de notre « être », notre « moi-centre » notre « moi égocentrique ». Ce moi-centre qui m’empêche d’aimer, qui me referme sur moi-même, qui m’empêche donc d’exister en plénitude et de connaître la vraie liberté, celle de l’amour. Tout cela se tient.”
Marguerite Hoppenot 1985
Un être nouveau pour un monde nouveau
Quelles prises de conscience ce texte me fait-il faire dans ma vie ?