du 28 octobre au 3 novembre 2024
Si quelqu'un possède les biens de ce monde et voit son frère dans le besoin, et qu'il se ferme à toute compassion, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? 1 Jn 3, 17
Si quelqu'un possède les biens de ce monde et voit son frère dans le besoin, et qu'il se ferme à toute compassion, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? 1 Jn 3, 17
Le livre de la Correspondance entre Marguerite Hoppenot et le pasteur Marc Boegner a suscité plusieurs recensions dans différents journaux, de la part de protestants et de catholiques. Voici la dernière parue dans La nouvelle revue théologique rédigée par Marie - Jeanne Coutagne, agrégée de philosophie, chercheur à l'université catholique de Lyon, enseignante aux facultés Loyola à Paris. Le pasteur Marc Boegner (1881-1970), au charisme exceptionnel, est une des grandes figures du protestantisme français contemporain. Président de la Fédération protestante de France, docteur en théologie, membre de l’Académie française, il a porté sa vie durant, en assumant de nombreuses responsabilités, "une exigence œcuménique" qui fait de lui un véritable pionnier du rapprochement entre les Églises chrétiennes. En 1953, le pasteur Boegner rencontre par le biais d’une cousine Marguerite Hoppenot (1901-2011), la fondatrice du Mouvement Sève, une fraternité spirituelle au sein de l’Église catholique, qui entend aider les personnes en quête de sens à grandir spirituellement dans l’écoute permanente de l’Esprit de Dieu, à la suite du Christ. Entre Marc Boegner et Marguerite Hoppenot, c’est le début d’une amitié spirituelle très forte jusqu’à la mort du pasteur en 1970. Ce dialogue, original encore aujourd’hui, engage les deux épistoliers "dans la voie exigeante du mystère d’unité vécu à la lumière de la vie trinitaire". C’est leur correspondance qui est ici rassemblée et qui témoigne du caractère providentiel de leur rencontre. Marc Boegner évoque la souffrance de ne pouvoir partager l’eucharistie avec son amie, mais il ajoute qu’elle peut avoir un sens. Ainsi se dessinent ici peu à peu deux itinéraires spirituels qui s’éclairent en regard l’un de l’autre. Marc Boegner et Marguerite Hoppenot vécurent par-delà les divisions de leurs Églises dans lesquelles ils sont profondément enracinés, une communion qui trouvent sa force et sa vérité dans la foi et l’amour du Dieu Trinité. Comme le dit Marc Boegner : « J’ai compris plus clairement que notre amitié n’a de sens et de poids que parce que vous êtes ce que vous êtes : une catholique romaine, pleinement convaincue de la vérité de son Église infaillible, et que je suis ce que je suis : un pasteur pleinement convaincu que son Église est dans la vérité du Christ ». Rencontre de deux chrétiens d’exception sans doute, mais pas seulement. Il s’agit de ce que Marc Boegner comme Marguerite Hoppenot nomment "une mise en commun" nécessaire, délicate,…
Ne vous posez pas en juges et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. Lc 6, 37
Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. Rm 7, 19
L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. 1 Co 13, 4-6
La France est à peine sortie de l’euphorie des Jeux olympiques et paralympiques, où on a parlé de communion entre le public et les athlètes, d’unité nationale et de fierté d’avoir si bien organisé toute cette fête sportive. Sans transition, elle se plonge dans sa gouvernance ; elle passe ainsi des jeux où les dieux du stade l’ont fait rêver à la politique qui la fait douter ! Aussi, en tant que membre de Sève, je pense au préjugé favorable, qui nous est familier pour sortir de ce climat. Le préjugé favorable aiguise mon regard pour voir au-delà de ce que les médias nous disent des hommes et femmes politiques qui nous gouvernent. Les regarder et les aimer… comme le Christ… Qu’est-ce que les aimer ? « S’identifier à eux »1, c’est-à-dire « les comprendre de l’intérieur »1, même si leurs décisions ne correspondent pas à nos choix. Les regarder à travers le service qu’ils essaient de rendre… si infime soit-il, en ne s’arrêtant pas au pouvoir que leur donne leur fonction. Les regarder au-delà de leurs ambitions personnelles ou collectives dans leurs tentatives d’unité… si timides soient-elles ! Vous l’aurez compris, le préjugé favorable nous donne une autre visée de la politique , celle qui vise à servir les attentes des français (sécurité, justice, santé …) et celle qui essaie de maintenir notre vivre ensemble. Aimer, Servir, Unir ... Une trilogie de la politique … vue sous le regard du préjugé favorable : exigeante, j’en conviens, mais qui ouvre au dialogue et donc à l’échange ! Alors, vive le préjugé favorable ! Emmanuel, membre du Mouvement Sève 1 Marguerite Hoppenot