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Noël, lumière sur le mystère de l’Incarnation

Lettre du père Pierre Chevaleyre à Marguerite Hoppenot Bien chère Madame, [...] Il faut que je vous raconte la lumière que j'ai reçue brusquement dans ce monastère. Je méditais vos écrits de "Cette vie qui m'est donnée". J'ai relu trois fois la réflexion intitulée "Mystère". La troisième fois, ce fut plutôt une méditation qui m'a apporté une grande lumière. J'avais pourtant souvent expliqué, durant les récollections de Sève, la différence entre le mot "mystère" et le mot "mystérieux", qui est d'une importance capitale pour l'orientation de notre foi chrétienne. Mais je me heurte souvent à cette définition, qui a tant gêné ma foi d'enfant : "Un mystère est une vérité révélée que nous devons croire, bien que nous ne puissions pas la comprendre". Beaucoup de personnes ont encore ce type de croyance lié à une obéissance... Comme vous, je n'ai jamais pu accepter cela, car si Dieu nous a donné une intelligence, comment peut-Il nous obliger à croire ce que nous ne comprenons pas ? Alors brusquement votre affirmation : « Le mystérieux interroge notre foi de "confiance". Bien au-delà, le mystère appelle notre foi de "connaissance" » m'a éclairé. On peut toujours faire confiance, dans la foi, mais la lumière est souvent absente. Mais dès que nous entrons dans la "connaissance", vous nous plongez dans l'expérience de l'être, dans ce domaine de la profondeur, le domaine où s'opère peu à peu le dévoilement de la présence du Christ en nous. Autrement dit, vous nous faites découvrir la vie de Jésus à travers une révélation progressive de son être, de son mystère vivant. Délivrée de tout ce qui est conceptuel, logique, rationnel, l'intelligence devient lecture vivante de la vie profonde, expérience révélatrice de la rencontre de l'homme et de Dieu. Maintenant, je vis de plus en plus ce que j'expérimente dans ma vie profonde et non pas ce que je crois sans comprendre. La lumière surgit peu à peu de l'amour vécu et partagé au jour le jour et non du monde des déductions cérébrales. Et l'Aventure, dans laquelle vous m'avez engagé, est celle de la découverte progressive du Mystère de l'Incarnation, qui ne se révélera à moi que dans la mesure où je le vivrai. Quand je vis une vérité évangélique, une lumière éclaire peu à peu ma vie. Je peux dire alors que le mystère devient "lumière de vie". Autrement dit, quand j'essaye…

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Magnificat pour ma source de vie

Mon témoignage à l’occasion de mes 100 ans Depuis un an ou deux, plusieurs personnes connues ou inconnues, m’ont demandé d’où venaient mes forces...quelle était la source de ma vie. Alors, j’accepte aujourd’hui d’essayer de répondre à cette question, je vous demande de l’indulgence, car il est difficile de parler d’une expérience spirituelle avec des mots humains. La foi, ce n’est pas seulement un acquis de connaissances, c’est une véritable aventure de vie. À ma première communion, j’avais 7 ans, j’ai fait la découverte que Dieu est Amour dans mon cœur et pas seulement là-haut dans le Ciel. Une grande soif est née en moi de le voir vivant dans le cœur des autres, dans l’Eglise et dans mon petit monde. Je l’ai cherché partout...et je ne le trouvais nulle part...jusqu’à ma rencontre, vers l’âge de 40 ans, avec Marguerite Hoppenot et le Mouvement Sève. Là, j’ai découvert un climat que je n’avais trouvé nulle part ailleurs, un préjugé favorable, un regard d’amour a été posé sur moi. Il m’a donné envie d’exister pleinement et de dire un « oui de confiance » à l’aventure proposée. Quelque temps après, un soir, la veille de Noël 1969, un Amour brûlant a envahi tout mon corps, de la tête aux pieds. C’était la réponse de Dieu à ma soif de le connaître. Quand on cherche Dieu, on le trouve. C’était un appel à suivre le Christ qui en est « le chemin » et qui a dit « Je suis la vie » Jn 14,6. Je suis née, ce soir-là, à une vie nouvelle. Catherine de Sienne, il y a 7 siècles, nous a livré la parole qu’elle a reçu du Christ : « Fais toi capacité, je me ferai torrent. ». C’est toujours vrai aujourd’hui. Cet appel à aimer, ce désir d’aimer et d’être aimée a éclairé, transformé ma vie à travers les circonstances heureuses ou douloureuses dans une vie de famille. « Nos obstacles sont nos chemins » nous a dit Marguerite Hoppenot. C’est dans les épreuves et les moments difficiles que la question nous est posée dans le secret du cœur : « Vas-tu te refermer sur ton « moi » possessif, revendicatif ou t’ouvrir à l’autre ? sur ta blessure d’amour-propre ou sur l’amour de l’autre ? Vas-tu te centrer sur ta douleur ou t’ouvrir à celle des autres ? » « Veille sur ton cœur plus que sur tout autre chose, car c’est de lui que viennent les sources…

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Correspondance Marguerite Hoppenot – Marc Boegner, 1953 – 1969 

Le livre de la Correspondance entre Marguerite Hoppenot et le pasteur Marc Boegner a suscité plusieurs recensions dans différents journaux, de la part de protestants et de catholiques. Voici la dernière parue dans La nouvelle revue théologique rédigée par Marie - Jeanne Coutagne, agrégée de philosophie, chercheur à l'université catholique de Lyon, enseignante aux facultés Loyola à Paris. Le pasteur Marc Boegner (1881-1970), au charisme exceptionnel, est une des grandes figures du protestantisme français contemporain. Président de la Fédération protestante de France, docteur en théologie, membre de l’Académie française, il a porté sa vie durant, en assumant de nombreuses responsabilités, "une exigence œcuménique" qui fait de lui un véritable pionnier du rapprochement entre les Églises chrétiennes. En 1953, le pasteur Boegner rencontre par le biais d’une cousine Marguerite Hoppenot (1901-2011), la fondatrice du Mouvement Sève, une fraternité spirituelle au sein de l’Église  catholique, qui entend aider les personnes en quête de sens à grandir spirituellement dans l’écoute permanente de l’Esprit de Dieu, à la suite du Christ. Entre Marc Boegner et Marguerite Hoppenot, c’est le début d’une amitié spirituelle très forte jusqu’à la mort du pasteur en 1970. Ce dialogue, original encore aujourd’hui, engage les deux épistoliers "dans la voie exigeante du mystère d’unité vécu à la lumière de la vie trinitaire". C’est leur correspondance qui est ici rassemblée et qui témoigne du caractère providentiel de leur rencontre. Marc Boegner évoque la souffrance de ne pouvoir partager l’eucharistie avec son amie, mais il ajoute qu’elle peut avoir un sens. Ainsi se dessinent ici peu à peu deux itinéraires spirituels qui s’éclairent en regard l’un de l’autre. Marc Boegner et Marguerite Hoppenot vécurent par-delà les divisions de leurs Églises dans lesquelles ils sont profondément enracinés, une communion qui trouvent sa force et sa vérité dans la foi et l’amour du Dieu Trinité. Comme le dit Marc Boegner : « J’ai compris plus clairement que notre amitié n’a de sens et de poids que parce que  vous êtes ce que vous    êtes : une catholique romaine, pleinement convaincue de la vérité de son Église infaillible, et que je suis ce que je suis : un pasteur pleinement convaincu que son Église est dans la vérité du Christ ». Rencontre de deux chrétiens d’exception sans doute, mais pas seulement. Il s’agit de ce que Marc Boegner comme Marguerite Hoppenot nomment "une mise en commun" nécessaire, délicate,…

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Le préjugé favorable et la politique

La France est à peine sortie de l’euphorie des Jeux olympiques et paralympiques, où on a parlé de communion entre le public et les athlètes, d’unité nationale et de fierté d’avoir si bien organisé toute cette fête sportive. Sans transition, elle se plonge dans sa gouvernance ; elle passe ainsi des jeux où les dieux du stade l’ont fait rêver à la politique qui la fait douter ! Aussi, en tant que membre de Sève, je pense au préjugé favorable, qui nous est familier pour sortir de ce climat. Le préjugé favorable aiguise mon regard pour voir au-delà de ce que les médias nous disent des hommes et femmes politiques qui nous gouvernent. Les regarder et les aimer… comme le Christ… Qu’est-ce que les aimer ? « S’identifier à eux »1, c’est-à-dire « les comprendre de l’intérieur »1, même si leurs décisions ne correspondent pas à nos choix. Les regarder à travers le service qu’ils essaient de rendre… si infime soit-il, en ne s’arrêtant pas au pouvoir que leur donne leur fonction. Les regarder au-delà de leurs ambitions personnelles ou collectives dans leurs tentatives d’unité… si timides soient-elles ! Vous l’aurez compris, le préjugé favorable nous donne une autre visée de la politique , celle qui vise à servir les attentes des français (sécurité, justice, santé …) et celle qui essaie de maintenir notre vivre ensemble. Aimer, Servir, Unir ... Une trilogie de la politique … vue sous le regard du préjugé favorable : exigeante, j’en conviens, mais qui ouvre au dialogue et donc à l’échange ! Alors, vive le préjugé favorable ! Emmanuel, membre du Mouvement Sève 1 Marguerite Hoppenot

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Une présence.

La prière, c’est entrer dans cette pièce la plus cachée de la maison, là où personne n’interfère, où je ne suis pas dans ma tête, où je ne suis pas dans les sentiments ni dans mes projets. Je suis dans un silence profond. Donc, je me retire, je me mets dans le silence, je laisse passer le temps jusqu’à ce que je sente un silence se faire en moi, un recul avec tout ce que je fais, qui me capte et me prend afin de laisser à Dieu le temps de se manifester, comme dit Marguerite Hoppenot : « Dieu ne s’apprend pas, il se dévoile ». Petit à petit, par l’expérience de ce « rien », de cette attente, de ce silence dans lequel je suis, tout à coup je perçois une présence. Il suffit d’être. Père Jean Van den Eynde, sj

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Passer sur l’autre rive.

« Je suis venu faire toutes choses nouvelles » nous dit Jésus-Christ (Ap 21,5) « Le monde ancien a disparu, un monde est né » est venu à la vie…(Ap 21,4) « Je suis la Vie » (Jn 14,6) « Je suis venu vous donner la vie en plénitude. » (Jn 17,13) Hommes insensés, hommes à la nuque raide, « vous avez des yeux et vous ne voyez pas » (Je 5,21), « vous avez des oreilles et vous n’entendez pas »(Mc 8,18). Voulez-vous venir à l’écart pour prendre un peu de repos, prendre le temps de vous reposer, de vous poser à nouveau ? Voulez-vous que nous prenions le temps d’être en vacances, d’être vacants, d’être désencombrés… libérés… à vide… avides, pas préoccupés, mais assoiffés de quelque chose de neuf… de vivant… de nouveau ? Jésus-Christ nous propose, nous appelle à passer sur « l’autre rive » … l’autre rive où toutes choses peuvent devenir nouvelles, l’autre rive, celle du silence où tu vas enfin pouvoir m’entendre « te parler au cœur »… As-tu oublié que tu es un enfant de Dieu, qu’Il t’a confié un germe de sa vie et qu’Il t’a donné des oreilles pour l’entendre te parler au cœur ? L’autre rive… C’est le lieu de l’intimité, là où « vous n’êtes plus des serviteurs de la loi, mais des amis qui sont dans les secrets de leur maître » (Jn 15,15) et vivent alors dans son intimité. Voulez-vous que nous passions sur cette autre rive où l’on vit des rendez-vous d’amour et où l’on découvre alors, peu à peu, les secrets de la vie de Dieu. « Tout être qui aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. » (1 Jn 4,7) Dieu ne s’apprend pas, Il se découvre. Marguerite Hoppenot – 1990 – Prier, c’est aimer

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

3ème partie – L’amour, notre diapason sacré. Il s’agit d’unir les diversités, de les accorder chacune à l’amour afin de les accorder les unes aux autres pour réaliser une harmonie et non une uniformité. Une harmonie, une unité, riche de toutes les diversités complémentaires accordées les unes aux autres par ce « diapason » commun de l’amour, ce don de Dieu à chacun de ses enfants. L’exemple de l’orchestre en est la meilleure illustration : si tous les instruments qui le composent jouent bien leur partition, et s’ils sont accordés au diapason, ils donneront une merveilleuse symphonie. S’ils ne sont pas accordés au diapason, même si chacun joue bien sa partition, le résultat sera une cacophonie. Là aussi la nature nous apprend tout. C’est la même sève qui épanouit toutes les fleurs dans leurs diversités. C’est la même sève qui réalise l’harmonie de la création. La Bonne Nouvelle est la révélation, en Jésus-Christ, du secret du monde nouveau. C’est en s’accordant chacun à l’Amour – qui est de l’ordre divin – que nous nous accordons les uns aux autres. Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

2ème partie – La fraternité à laquelle nous aspirons. Les chrétiens n’ont-ils pas perdu de vue leur étoile ? Ne faudrait-il pas qu’ils entendent, comme les Mages, « Retournez par un autre chemin », celui de la vie. Ne le quittez jamais, car c’est la vie qui fait la vérité. Jésus-Christ est la vérité de la vie. Ne nous contentons pas de paroles ni d’idées. C’est de la vie qu’il s’agit. Il faut mettre de la vie sous les paroles. Il faut appliquer les idées à la vie. Suivre Jésus-Christ, ce n’est pas suivre un chef de parti, le parti chrétien. C’est suivre le chemin de Celui qui est l’amour sans limites, l’amour qui fait « être plus » tous ceux qu’il approche, qui donne vie… qui promeut, qui mobilise au-delà de chacun, vers un but commun qui dépasse chacun et tout le monde. L’amour mobilise chacun là où il est, et à sa mesure, vers l’édification du monde nouveau, cette fraternité à laquelle tout le monde aspire, dont chacun est responsable, et Jésus-Christ a révélé le secret, la Bonne Nouvelle : l’homme plus grand que l’homme, plus grand qu’un « moi ». «  Je suis venu allumer le feu sur la terre, comme je voudrais qu’il brûle »(Mc 12,49)… le feu de l’Amour qui purifie et fusionne et non pas le feu des armes de destruction. Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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C’est donc de sauver la vie qu’il s’agit

1ère partie – Concurrence ou convergence. La vision terrifiante des armes de destruction inventées par les hommes nous prouve que l’homme n’est plus maître du monde qu’il a engendré. Soumis à cette motivation universelle négative, l’être humain peut-il subsister dans une telle insécurité ? La loi du plus fort a fait preuve des prodigieuses possibilités créatives du cerveau humain livré à la concurrence, et révélé visiblement l’enfer des possibilités atteintes de destruction. Nous sommes cependant tous embarqués sur la même planète qu’il s’agit de sauver. Le secret d’une espérance commune universelle ne résiderait-il pas dans la substitution radicale du mot magique « concurrence » par le maître mot « convergence » ? Animées par la fidélité du message « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12,31), message reçu par les trois religions monothéistes, si celles-ci n’y sont pas fidèles, comment les chrétiens pourraient-ils imposer par leur rayonnement, la nouvelle alliance de l’amour sans limites, l’appel de la vérité à « aimer son prochain comme Dieu l’aime. » Marguerite Hoppenot – 3 mars 1991 - Écrits personnels

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Le respect de la dignité de la personne humaine

Les droits de l’homme sont ce qu’implique la vie humaine : se nourrir – se loger se reposer – sa sécurité se soigner- s’instruire, sa liberté… La dignité de la personne humaine à respecter implique la prise de conscience que « l’être humain est créé à l’image de Dieu » et qu’il porte en lui quelque chose de Dieu, « un germe de sa Vie », une capacité d’être… sans limites ! Donc que tous les êtres humains sont égaux en être et différents. Tout être humain, créé à l’image de Dieu, a droit à l’égalité d’être dans la différence. Liberté de pensée, liberté religieuse, considération… on ne peut pas humilier un être humain, le dégrader, le contraindre, le juger définitivement. L’être humain porte en lui son devenir. Il se définit par le verbe « être » et non plus par le verbe « faire ». On ne peut plus « l’utiliser » comme une chose, il faut le « rendre utile ». C’est pourquoi je ne peux penser aux droits de l’homme sans me sentir aussitôt interpellée par les devoirs de l’homme. Droits et devoirs sont indissociables. Sans doute la démocratie souffre-t-elle cruellement qu’ils aient été dissociés. Marguerite Hoppenot – La main de Dieu, Tome 4 – Juillet 1989

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