Ensemble, vivons un chemin d’intimité avec le Seigneur, une conversion à l’amour pour que l’Esprit du Christ prenne vie en nous et que notre vie devienne vraiment fraternelle.
La semaine sainte
Rejoignons les apôtres et ensemble accompagnons Jésus-Christ dans l’accomplissement de sa passion d’Amour.
C’est parce que Jésus-Christ a aimé à la passion, qu’Il a souffert la passion de son Amour.
C’est dramatique que, lorsqu’on parle de Jésus-Christ, le mot « passion » prenne toujours le sens de la souffrance alors que, lorsqu’on parle des hommes, il a le sens de « passion d’amour ».
C’est l’ultime message de vie que Jésus-Christ nous laissa en mourant sur la croix.
En aimant jusqu’au bout, au-delà des trahisons, des abandons, des persécutions, Il a révélé le double sens, indissociable en Lui, du mot « passion » : sa passion de souffrance et sa passion d’amour. Sa passion d’amour qui engendre sa passion de souffrance.
La passion d’amour et la passion de souffrance s’engendrent l’une l’autre à l’infini.
C’est ce dont Jésus-Christ témoigna.
Jésus-Christ a révélé ainsi que l’amour sans limites est impossible à l’homme et qu’il ne peut être que Dieu.
Marguerite Hoppenot
Lancement d’année 1986
Mettons-nous à l’écoute de la Parole :
« Veille sur ton cœur plus que sur toute autre chose, car c’est de lui que jaillissent les sources de la vie » Pr 4,23
Judas et Pierre
Judas
Qui était Judas ? Judas était un homme intelligent. Il aimait son Maître. Il avait beaucoup profité des enseignements de son Maître. Il était là, il aimait son Maître. Et puis il voyait que son Maître avait du succès, on l’admirait, on le suivait. Peu à peu entra dans son cœur : « je pourrais bien faire comme Lui…il n’y en a que pour Lui ». Tiens, tiens voilà qu’un tout petit sentiment de jalousie entre dans le cœur de Judas. Connaissez-vous le cœur de l’homme ? Il est fragile, on ne s’en aperçoit pas. Et puis ce sentiment grandit un peu et voilà qu’un jour Jésus-Christ ne s’est pas fait comprendre. Alors les bonnes raisons arrivent : je vais le faire comprendre, se dit Judas.
Il aime son Maître, mais il y a dans son cœur une petite revendication de puissance, le pouvoir, une petite revendication de jalousie…et voilà qu’une bonne raison lui est donnée : « Jésus ne s’est pas fait comprendre, il faut absolument que je le fasse comprendre ».
Et le cycle est commencé… Il a été le gage de ceux qui en voulaient à Jésus-Christ et qui ne savaient pas comment faire. Judas s’est laissé prendre…et il est allé beaucoup plus loin que ce qu’il aurait voulu.
Quand on est devant ses yeux, on n’a plus de discernement.
Un jour, Jésus qui avait beaucoup de succès, a voulu prévenir les responsables de son Église qu’il n’était pas révolutionnaire. Il voulait expliquer qui il était puisque sa famille lui conseillait de se faire voir à Jérusalem…
Il vient s’expliquer devant le Sanhédrin :
« On dit que tu es le Fils de Dieu »
Jésus répond : « Je le suis »
« Hérétique ! » Il porte ombrage à son Père, à Dieu. …
Alors comme le pouvoir religieux n’avait pas le droit de condamner à mort, c’est là que Ponce-Pilate entre en ligne de compte. On s’adresse au pouvoir politique qui exécute les ordres et Jésus est crucifié.
Lorsque Judas voit cela, il se pend. Pourquoi ?
Il ne pouvait plus se regarder. Il n’avait pas voulu cela. Il s’est pendu de désespoir. Il aimait son Maître. Il avait été fou, orgueilleux, mais il n’avait jamais voulu cela. Il ne pouvait plus se regarder. Il se pend.
Si nous voulons que tout nous serve de méditation pour nous-mêmes, Judas peut être notre frère aussi. Il n’était pas complètement mauvais Judas. Il avait aussi un germe de vie divine dans le cœur.
Prenons conscience de ce qu’une petite impureté du cœur, au départ, peut avoir de conséquences…
Pierre
Saint Pierre ? Le roc, celui sur lequel Jésus-Christ a fondé son Église !
Comme il est important de méditer profondément tout cela. On ne peut pas douter du fait que Pierre aimait son Maître. Il l’aimait passionnément.
Que se passe-t-il ? Il pensait que jamais il ne pourrait Lui faire du mal, ni l’abandonner …qu’il se ferait tuer à sa place.
Alors que Jésus est arrêté, on vient interroger Pierre : « Tu étais avec Lui ? »
Que se passe-t-il en Pierre ? Il a peur. C’est un homme. Il est comme nous. Il est faible. Il a pu craindre d’être crucifié avec Jésus.
Pierre a eu peur. Il n’a pas manqué d’amour, mais la peur a été plus forte que son amour.
Comme il faut que nous éprouvions la force de notre amour, la profondeur de notre amour à toutes les aspérités du chemin.
Ces deux hommes, Judas et Pierre, sont le contraire l’un de l’autre. L’un, c’est l’impureté du cœur et l’autre, c’est qu’il n’était pas encore assez fort. Ne présumons pas de nos forces. Il faut peu à peu s’enraciner pour que l’arbre tienne quand vient la tempête. La tempête était là et la racine de Pierre n’était pas assez forte.
Marguerite Hoppenot 1994
En toute liberté, prions
« Seigneur, je remets entre tes mains tout ce qui demeure encore en moi d’amour de moi-même, d’orgueil de moi-même, de regard sur moi-même, afin que tu le consumes définitivement au feu de ton amour et le fasses mourir avec toi pour le ressusciter en pur amour. Infaillible secret de l’universelle communion ».
Marguerite Hoppenot
Prière du Jeudi Saint – extrait