Un faux aiguillage
Une vue de foi pour une vie de foi : une interpellation de Marguerite Hoppenot. "L’erreur initiale de l’Église, celle qui a orienté toute sa théologie, comme sa spiritualité, m’apparaît être l’accent tonique mis sur la mort du Christ. Alors que le message central du christianisme est essentiellement un message de vie, éclairé par une lumière initiale, celle du mystère de l’incarnation, message du Verbe fait chair, de la Parole faite vie, du Dieu fait homme, du Fils de Dieu. Hors ce message initial, toutes les étapes de la vie du Christ sont privées de leur vraie signification de vie. C’est pourquoi, éclairant tous les mystères de la vie du Christ, il commande notre propre chemin de fils de Dieu. Privée de sa lumière, la mort du Christ oriente le christianisme dans une voie où domine le sacrifice ; et sa résurrection peut apparaître alors comme un acte magique, inaccessible et donc incompréhensible à des êtres humains. Comment s’étonner que le christianisme ait perdu son dynamisme prophétique de « vie nouvelle » qu’il venait annoncer ; et qu’il ait pris rang parmi les religions où commémorations, célébrations, dévotions ont progressivement étouffé l’appel à la conversion, à l’identification et finalement submergé la révélation du secret de la vie. Ainsi dévia peu à peu le véritable objet du christianisme, qui était la Révélation du Dieu vivant en Jésus-Christ, Dieu fait homme ; le dévoilement aux hommes de ce mystère de vie humaine divinisée étant l’indication de leur propre chemin, la révélation de leur propre destin. " Marguerite Hoppenot – Écrits personnels– 1970 Pour en savoir plus, lire « À propos de la mort du Christ » / Marguerite Hoppenot / Une vue prophétique : https://mouvement-seve.fr/2022/02/01/a-propos-de-la-mort-de-jesus-christ/