du 8 au 14 juin 2020

Dieu mon Seigneur m’a donné le langage d’un homme qui se laisse instruire , pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n’en peut plus. La parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j’écoute comme celui qui se laisse instruire. Is 50, 4

Continuer la lecturedu 8 au 14 juin 2020

Dieu a besoin des hommes

"La relation d’amour, celle que nous sommes appelés à vivre avec nos frères, trouve son modèle et sa possible perfection dans notre relation d’amour avec Dieu. Elle est mutuellement – bien qu’à une échelle totalement disproportionnée – don et accueil, besoin de l’autre. C’est bouleversant pour notre humilité et pour notre pauvreté, mais quel honneur et quelle responsabilité de découvrir que Dieu a besoin des hommes…de chacun de nous, pour exister davantage dans le monde. Lorsqu’on dit que Dieu est tout-puissant, je comprends que l’Amour est tout-puissant. C’est une vérité qui m’est devenue évidente au niveau de la vie. Cependant l’amour est « liberté ». Il ne s’impose pas. Dieu ne s’impose pas, Il se propose. C’est pourquoi les êtres humains ont la possibilité de dire « oui » ou « non » à l’amour. Ce sont leurs refus d’aimer qui, en limitant la toute-puissance de l’amour, limitent donc la toute-puissance de Dieu qui est l’Amour. Dieu a besoin des hommes… N’est-ce-pas bouleversant ? Réfléchissons à ce que pourrait être l’humanité et le monde si tous les êtres humains étaient fidèles à vivre l’Esprit d’amour dont ils sont marqués." Marguerite Hoppenot, 1985

Continuer la lectureDieu a besoin des hommes

La devise des Français « Liberté – Egalité – Fraternité »

"Cela pourrait devenir une merveilleuse devise chrétienne. Elle pourrait s’accorder parfaitement avec l’Evangile, avec notre devise « Être, Aimer, Servir, Unir ». Or, telle qu’elle est comprise, cette devise des Français est l’objet de redoutables confusions. La liberté est confondue avec l’indépendance. L’égalité est confondue avec la similitude, l’uniformité. La fraternité est confondue avec la camaraderie. Ces trois réalités si importantes dans la vie des hommes et dans la vie du monde sont vues toujours dans le « faire » et jamais dans l’« être ». La lumière de la spiritualité de Sève pourrait aider à faire passer cette devise de l’extérieur à l’intérieur afin qu’elle devienne promotrice de véritable liberté, de véritable égalité et de véritable fraternité… Tous les hommes aspirent à la liberté et cette volonté s’accroît au fur et à mesure que les hommes deviennent plus adultes. Nous le constatons chez nos enfants : plus ils avancent dans l’adolescence, plus ils veulent leur liberté (ce qui généralement veut dire indépendance). La liberté entraîne la soif d’égalité et seule l’égalité permet d’édifier une authentique fraternité…. Toutefois si la vraie liberté, celle de l’amour, peut faire comprendre ce qu’est la vraie égalité, qui n’est pas uniformité ni similitude mais égalité dans l’être, elle seule peut conduire à une authentique fraternité qui suppose la reconnaissance de nos diversités, dans le respect mutuel. Seules ces diversités convergeant au-delà de chacune peuvent contribuer à l’élaboration d’un projet commun, le grand dessein du Créateur, ce Royaume fraternel des hommes, ébauche du Royaume de Dieu. Mais il y a une condition à l’accomplissement de ce grand projet de Dieu, c’est la fameuse « pauvreté de soi ». Nous n’allons pas l’oublier. Il faut mourir à soi-même, dit Jésus-Christ : non pas faire mourir notre « être », mais l’ennemi mortel de notre « être », notre « moi-centre », notre « moi-égocentrique ». Ce « moi-centre » qui m’empêche d’aimer, qui me referme sur moi-même, qui m’empêche donc d’exister en plénitude et de connaître la vraie liberté, celle de l’amour. Tout cela se tient." Marguerite Hoppenot, 1985

Continuer la lectureLa devise des Français « Liberté – Egalité – Fraternité »

Pyramide renversée

"Combien ceux qui détiennent une part de pouvoir sur leurs frères, selon la hiérarchie des hommes, devraient souvent s’interroger pour connaître s’ils ne sont pas personnellement « le rideau de fer » de quelque captif, voire de quelque martyr innocent !Ainsi plus s’accroît le poids du pouvoir, plus devrait apparaître et s’imposer à l’esprit des responsables de ce pouvoir, comme étant l’exigence et le principe vital d’une hiérarchie selon Jésus-Christ, une image aussi paradoxale qu’inhabituelle : celle d’une pyramide renversée.Les racines d’un arbre, sa partie vitale, ne s’enfoncent-elles pas d’autant plus profond en terre que grandit l’arbre dont elles doivent assurer la vie ? De même l’exercice de tout pouvoir ne doit pas conduire à s’élever pour dominer et couronner l’édifice, mais à s’enfoncer pour le porter et le supporter.A partir de cet essentiel renversement, tout m’apparaît pouvoir être allégé et libéré en la Maison du Père pour l’épanouissement, dans la fidélité, du peuple de Dieu.Si tout détenteur de quelque pouvoir était un serviteur de l’Amour en regard de ceux sur lesquels il a autorité afin que cette dernière soit, en vérité, le fruit d’un pouvoir de pauvre, et s’il se comportait selon cette impérieuse logique, alors serions-nous proches, sans doute, d’aborder aux rives de cette sainte liberté des enfants de Dieu que l’Evangile nous fait contempler comme la promesse du Libérateur."Marguerite Hoppenot,1964Le temps du Feu

Continuer la lecturePyramide renversée

A propos des partis politiques

"Est-ce une raison d’être, pour les partis politiques, de se nommer tour à tour « l’opposition » ? Cela suppose-t-il une attitude constructive ?Avec un peu d’humour, ne pourrions-nous tous réfléchir à cette attitude négative, non seulement en regardant les autres, mais en nous regardant d’abord nous-mêmes.Alors pourrait peut-être s’imposer à nous la conviction commune qu’une construction solide ne peut s’édifier sur un envers permanent de destruction.Alors les mots concurrence et convergence pourraient-ils prendre peu à peu tout leur sens et s’imposer à tous les partis et hommes politiques à une heure où est en danger le navire qu’ils ont tous en responsabilité.Si l’on se respectait mutuellement et si l’on s’écoutait fraternellement, les divers angles de vue et les avis différents pourraient être source d’enrichissement mutuel et servir la qualité d’un projet commun... qui est et doit être rigoureusement le bien de la France, le bien de tous les Français.Puis-je oser me poser également la question : cette réflexion ne pourrait-elle poser une réelle interrogation aux différentes confessions chrétiennes en regard du rayonnement de leur trésor commun : la Bonne Nouvelle du message d’amour et d’unité de Jésus- Christ pour le monde, dans le respect et la richesse des diversités.Au seuil du troisième millénaire, parvenus à cette étape de super-civilisation, à quel point notre monde occidental, dit chrétien, ne gaspille-t-il pas ses incommensurables richesses par une guerre larvée sur tous les plans, et de quels progrès considérables ne serait-il pas la source et le dispensateur pour le monde s’il le voulait en vérité."« Seuls les artisans de paix seront appelés fils de Dieu. » Mt 5,9Marguerite Hoppenot20 août 1993

Continuer la lectureA propos des partis politiques

A propos du racisme

"Être « pour » les uns au lieu d’être « avec » tous révèle que l’on est « face à » ou « contre » les autres.Les signes de racisme en notre cœur... Nos secrets racismes, moins voyants que le racisme de couleur, mais non moins homicides. Notre racisme se manifeste et s’exerce toujours en regard de ce que nous jugeons « inférieur à nous » et que nous ne voulons à aucun prix voir se mêler et se confondre avec nous. Le plus grand danger vient donc de ce qui est le plus près, le plus voisin.Être conscient… être vrai… en regard de cet obstacle à l’amour en notre cœur.Que chacun dépiste loyalement ses petits racismes personnels.Que chaque milieu prenne conscience de ses attitudes collectives, mortelles pour l’unité du peuple de Dieu et l’édification du Royaume.Les racismes sont des barrières invisibles, infranchissables, savamment dressées et camouflées par le Malin à travers les hommes. Tous ces « moi », individuels ou collectifs, qui se défendent ou se préservent, et se ferment à l’autre ou aux autres... subtiles manifestations d’anti-amour, contre-courant de l’amour. Tous les racismes engendrent un cloisonnement, des séparations, une fermeture : germe d’enfer… germe anti-Royaume.La présence de l’authentique amour en notre cœur l’entraîne inévitablement vers l’universel. Car l’amour ne connaît ni limites, ni exclusive.La tendance contraire, restrictive sur le plan de l’amour, est significative de l’amour de soi (amour propre).Interrogation par rapport à l’esprit du monde :« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ».Creuser cette affirmation. Nous la prenons trop facilement sur le plan simplement moral.Bien au-delà, il nous faut voir : « Dis-moi ceux dont tu t’entoures... et cherches-en lucidement les motifs » !Est-ce le résultat de ton amour ?Est-ce le fruit d’un labeur de ton amour-propre ?Ton « moi » qui se pare du brillant des autres... ou qui s’en défend, par crainte d’être éclipsé !"Marguerite Hoppenot, 1967

Continuer la lectureA propos du racisme

Vers la pandémie d’amour

  • Publication publiée :27 avril 2020
  • Post category:Témoignages

Un tout petit virus invisible à l’œil nu nous a envahis et mis l’humanité à genoux, nous faisant tous expérimenter notre vulnérabilité que plusieurs en étaient venus à oublier. La révolution technologique, fruit de la science à laquelle nous avons accordé tous les droits, a alimenté notre sentiment d’invulnérabilité et, par voie de conséquence, notre suffisance. Nous avons cru pouvoir tout obtenir automatiquement et immédiatement en un clic. Mais voilà que notre monde et notre vie ont été complètement chamboulés. Habitués à voir se développer nos capacités d’accéder aux confins de la terre voire de l’univers, nous voilà confinés chez nous et placés devant l’univers le plus négligé, celui de notre vie intérieure où tout à coup une solitude nouvelle s’invite à notre table.Tous, qui que nous soyons, sommes forcés, sauf exceptions, à mettre de côté le faire et confrontés à regarder l’univers de notre être personnel, conjugal, familial, social et ecclésial. Au-delà des personnes affairées aux services essentiels, nous faisons l’expérience de notre inutilité apparente en étant appelés au courage et à la solidarité de rester chez nous. Nous sommes invités à apprendre à être en amont de nos élans à faire.A la fois, une belle occasion nous est offerte de rester chez nous pour entrer en nous, en soi pour se regarder et regarder les nôtres en nous questionnant sur notre être ensemble. A quelle vie aspirons-nous ? A quel monde ? Que sommes-nous devenus personnellement et ensemble ?Pour nous, membres de Sève, ne serait-ce pas le temps de revisiter la pertinence de la vocation dans laquelle nous sommes engagés ? Comme certains l’ont déjà fait lors de la célébration du 25 janvier dernier à Paris. Ne serait-ce pas le temps de nous questionner sur la pertinence de la merveilleuse devise qui nous a été transmise pour devenir les pierres d’assise sur notre chemin ?Devant cette vulnérabilité nouvelle, que sommes-nous appelés à devenir personnellement et ensemble ? Comment sommes –nous interpelés à aimer pour devenir ces êtres d’amour issus des mains et du coeur de notre Créateur qui n’est qu’Amour et non ce Dieu punisseur qui nous infecte pour nous punir de nos infidélités ? Comment nous mettre au service de cet être amour en soi et entre nous pour faire advenir cette civilisation de l’amour ? Et alors, alimenter l’unité tant recherchée au travers et au-delà de la diversité…

Continuer la lectureVers la pandémie d’amour

Sève et nos engagements dans l’Eglise

  • Publication publiée :12 février 2020
  • Post category:Témoignages

Comment cette lumière de Sève nous porte dans nos engagements dans l’Église ? J’aimerais témoigner de la manière dont les écrits de Marguerite Hoppenot et ce que je vis à Sève éclaire ma vie de chrétien, mon espérance et mes activités au sein de l’Église. Sève me porte dans la relation aux autres. Les 3 P. (Préjugé favorable, Pureté d’intention et Pauvreté de soi, dans le sens de se distancier de son ego) permettent d’ouvrir une relation en vérité et laisse une place à Jésus-Christ quand je rencontre quelqu’un. Marguerite Hoppenot parlait de « circulation d’amour » pour évoquer l’Esprit Saint, je tâche de laisser cette circulation agir entre l’autre et moi.Pour donner un exemple, cette approche de l’amour vécu imprègne mon engagement scout. Responsable d’un groupe, je cherche à contribuer à l’épanouissement des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Récemment, une jeune adulte me confiait de manière touchante « Lorsque tu m’as proposé de devenir cheftaine, je ne savais pas si j’en étais capable, mais ta confiance en moi, à travers cette demande, m’a permis de m’affirmer dans ces responsabilités. » Cette étudiante s’est véritablement révélée dans ce rôle auprès des jeunes qu’elle encadre. « Tu portes en toi plus grand que toi. » Cette parole de Marguerite Hoppenot résonne en moi. Elle élargit la dimension humaine vers une perspective divine dans toute relation : à soi-même, aux autres et à Dieu.Je crois que c’est cela que Sève apporte à l’Église : placer l’amour vécu au centre. Dans nos associations, nos communautés paroissiales et dans le monde, l’incarnation concrète de l’Évangile éclairée par l’esprit et la pédagogie de Sève nous amène à construire le Royaume là où nous sommes.Bertrand

Continuer la lectureSève et nos engagements dans l’Eglise