La paix, fruit d’un long engendrement au fond des cœurs
La paix est un état. Elle est le fruit d’un long engendrement au fond des cœurs, car la guerre est d’abord dans le cœur des hommes. Il faut que le germe de paix, c’est-à-dire le primat de l’amour prenne dans les cœurs, pour que nous cueillions un jour un fruit de paix. Il faut arriver à ce que les hommes soient en paix, c’est-à-dire entrent dans la voie des exigences de l’amour vécu pour pouvoir espérer la paix. Il est illusoire de pousser les hommes à faire la paix, si leur cœur est en guerre. Il n’y a pas que la guerre des armes. Il y a parfois des guerres plus redoutables encore que les guerres armées. Guerres subtiles de l’esprit, qui tuent secrètement certaines âmes, au lieu de tuer les corps et qui n’alertent pas toujours la réprobation officielle de l’Église. Le germe de guerre, le germe de mort vit dans toute présence d’hostilité ou d’agressivité consentie par le cœur. Faire la paix ne consiste pas à mettre bas les armes, mais à se réconcilier et la réconciliation comporte le retournement du cœur, sa conversion à l’amour. Marguerite Hoppenot – La main de Dieu tome 2 – 5 août 1965