” Au seuil de la Toussaint, cette fête de l’universel rendez-vous de l’Amour, je suis en fervente communion avec vous tous, et avec une ferveur particulière avec tous ceux qui actuellement sont secrètement déchirés par la séparation récente d’un être bien- aimé. C’est l’heure du grand silence où l’absence soudaine du cher visible semble creuser en nous un abîme de solitude…l’heure où les yeux de notre cœur, tout emplis de larmes, ne peuvent encore percevoir l’invisible !
Comme nous le disait notre cher et si paternel ami le Pasteur Marc Boegner:” nos morts sont plus vivants que nous, ils sont ceux qui ont achevé de mourir”. En effet, la mort n’est pas une fin, elle est un commencement, celui du grand rendez-vous d’Amour…promis par Jésus Christ. Etape ultime et définitive de toute créature de Dieu, habitée par le don qu’Il lui fit d’un germe de Sa Vie, ce souffle de Son Esprit d’Amour…notre guide secret…
C’est lui qui, peu à peu, au cours du long voyage de la vie, parfois difficile, voire redoutable pour certains car chargé d’embûches, déverrouille progressivement nos cœurs, attendrit la forteresse de notre égocentrisme et …si ingénieusement se sert de tout ce que nous lui offrons – même de nos fautes , même de des mauvais chemins où nous nous sommes engagés – pour nous dessiller les yeux, nous rendre conscients, faire sourdre en nos cœurs son appel à aimer et nous conduire peu à peu vers la lumière.
Dieu n’est pas un Juge sévère comme Il fut trop souvent présenté. Il est l’Amour sans limites, cette Communion d’Amour, ce Foyer d’Amour auquel nous aspirons tous plus ou moins consciemment tout au long de notre vie.
Alors, comment notre mort apparente, comme celle de tous nos bien-aimés, source de tant de larmes…ne nous acheminerait- elle pas vers l’Heure éternelle du prodigieux rendez-vous d’Amour révélé et promis par Jésus Christ, ce paradis dont tous les hommes sont assoiffés. Méditons cette prière entendue par le cœur d’une maman désespérée de la mort son enfant : « Ne pleure pas si tu m’aimes, si tu connaissais le don de Dieu, si tu savais ce qu’est le Ciel …”
Marguerite Hoppenot
Y croyons-nous vraiment ?
La mort – la nôtre ou celle des êtres aimés qui établit entre nous un silence irrémédiable – ne pose-t-elle pas à chacun de nous cette question capitale :
– Fin ou commencement ?
– Mort définitive ou résurrection ?
– Néant ou ultime mutation de la vie ?
” Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance.” Jn 10,10