Mon témoignage à l’occasion de mes 100 ans Depuis un an ou deux, plusieurs personnes connues ou inconnues, m’ont demandé d’où venaient mes forces...quelle était la source de ma vie. Alors, j’accepte aujourd’hui d’essayer de répondre à cette question, je vous demande de l’indulgence, car il est difficile de parler d’une expérience spirituelle avec des mots humains. La foi, ce n’est pas seulement un acquis de connaissances, c’est une véritable aventure de vie. À ma première communion, j’avais 7 ans, j’ai fait la découverte que Dieu est Amour dans mon cœur et pas seulement là-haut dans le Ciel. Une grande soif est née en moi de le voir vivant dans le cœur des autres, dans l’Eglise et dans mon petit monde. Je l’ai cherché partout...et je ne le trouvais nulle part...jusqu’à ma rencontre, vers l’âge de 40 ans, avec Marguerite Hoppenot et le Mouvement Sève. Là, j’ai découvert un climat que je n’avais trouvé nulle part ailleurs, un préjugé favorable, un regard d’amour a été posé sur moi. Il m’a donné envie d’exister pleinement et de dire un « oui de confiance » à l’aventure proposée. Quelque temps après, un soir, la veille de Noël 1969, un Amour brûlant a envahi tout mon corps, de la tête aux pieds. C’était la réponse de Dieu à ma soif de le connaître. Quand on cherche Dieu, on le trouve. C’était un appel à suivre le Christ qui en est « le chemin » et qui a dit « Je suis la vie » Jn 14,6. Je suis née, ce soir-là, à une vie nouvelle. Catherine de Sienne, il y a 7 siècles, nous a livré la parole qu’elle a reçu du Christ : « Fais toi capacité, je me ferai torrent. ». C’est toujours vrai aujourd’hui. Cet appel à aimer, ce désir d’aimer et d’être aimée a éclairé, transformé ma vie à travers les circonstances heureuses ou douloureuses dans une vie de famille. « Nos obstacles sont nos chemins » nous a dit Marguerite Hoppenot. C’est dans les épreuves et les moments difficiles que la question nous est posée dans le secret du cœur : « Vas-tu te refermer sur ton « moi » possessif, revendicatif ou t’ouvrir à l’autre ? sur ta blessure d’amour-propre ou sur l’amour de l’autre ? Vas-tu te centrer sur ta douleur ou t’ouvrir à celle des autres ? » « Veille sur ton cœur plus que sur tout autre chose, car c’est de lui que viennent les sources…