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La devise des Français « Liberté – Egalité – Fraternité »

"Cela pourrait devenir une merveilleuse devise chrétienne. Elle pourrait s’accorder parfaitement avec l’Evangile, avec notre devise « Être, Aimer, Servir, Unir ». Or, telle qu’elle est comprise, cette devise des Français est l’objet de redoutables confusions. La liberté est confondue avec l’indépendance. L’égalité est confondue avec la similitude, l’uniformité. La fraternité est confondue avec la camaraderie. Ces trois réalités si importantes dans la vie des hommes et dans la vie du monde sont vues toujours dans le « faire » et jamais dans l’« être ». La lumière de la spiritualité de Sève pourrait aider à faire passer cette devise de l’extérieur à l’intérieur afin qu’elle devienne promotrice de véritable liberté, de véritable égalité et de véritable fraternité… Tous les hommes aspirent à la liberté et cette volonté s’accroît au fur et à mesure que les hommes deviennent plus adultes. Nous le constatons chez nos enfants : plus ils avancent dans l’adolescence, plus ils veulent leur liberté (ce qui généralement veut dire indépendance). La liberté entraîne la soif d’égalité et seule l’égalité permet d’édifier une authentique fraternité…. Toutefois si la vraie liberté, celle de l’amour, peut faire comprendre ce qu’est la vraie égalité, qui n’est pas uniformité ni similitude mais égalité dans l’être, elle seule peut conduire à une authentique fraternité qui suppose la reconnaissance de nos diversités, dans le respect mutuel. Seules ces diversités convergeant au-delà de chacune peuvent contribuer à l’élaboration d’un projet commun, le grand dessein du Créateur, ce Royaume fraternel des hommes, ébauche du Royaume de Dieu. Mais il y a une condition à l’accomplissement de ce grand projet de Dieu, c’est la fameuse « pauvreté de soi ». Nous n’allons pas l’oublier. Il faut mourir à soi-même, dit Jésus-Christ : non pas faire mourir notre « être », mais l’ennemi mortel de notre « être », notre « moi-centre », notre « moi-égocentrique ». Ce « moi-centre » qui m’empêche d’aimer, qui me referme sur moi-même, qui m’empêche donc d’exister en plénitude et de connaître la vraie liberté, celle de l’amour. Tout cela se tient." Marguerite Hoppenot, 1985

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Pyramide renversée

"Combien ceux qui détiennent une part de pouvoir sur leurs frères, selon la hiérarchie des hommes, devraient souvent s’interroger pour connaître s’ils ne sont pas personnellement « le rideau de fer » de quelque captif, voire de quelque martyr innocent !Ainsi plus s’accroît le poids du pouvoir, plus devrait apparaître et s’imposer à l’esprit des responsables de ce pouvoir, comme étant l’exigence et le principe vital d’une hiérarchie selon Jésus-Christ, une image aussi paradoxale qu’inhabituelle : celle d’une pyramide renversée.Les racines d’un arbre, sa partie vitale, ne s’enfoncent-elles pas d’autant plus profond en terre que grandit l’arbre dont elles doivent assurer la vie ? De même l’exercice de tout pouvoir ne doit pas conduire à s’élever pour dominer et couronner l’édifice, mais à s’enfoncer pour le porter et le supporter.A partir de cet essentiel renversement, tout m’apparaît pouvoir être allégé et libéré en la Maison du Père pour l’épanouissement, dans la fidélité, du peuple de Dieu.Si tout détenteur de quelque pouvoir était un serviteur de l’Amour en regard de ceux sur lesquels il a autorité afin que cette dernière soit, en vérité, le fruit d’un pouvoir de pauvre, et s’il se comportait selon cette impérieuse logique, alors serions-nous proches, sans doute, d’aborder aux rives de cette sainte liberté des enfants de Dieu que l’Evangile nous fait contempler comme la promesse du Libérateur."Marguerite Hoppenot,1964Le temps du Feu

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A propos des partis politiques

"Est-ce une raison d’être, pour les partis politiques, de se nommer tour à tour « l’opposition » ? Cela suppose-t-il une attitude constructive ?Avec un peu d’humour, ne pourrions-nous tous réfléchir à cette attitude négative, non seulement en regardant les autres, mais en nous regardant d’abord nous-mêmes.Alors pourrait peut-être s’imposer à nous la conviction commune qu’une construction solide ne peut s’édifier sur un envers permanent de destruction.Alors les mots concurrence et convergence pourraient-ils prendre peu à peu tout leur sens et s’imposer à tous les partis et hommes politiques à une heure où est en danger le navire qu’ils ont tous en responsabilité.Si l’on se respectait mutuellement et si l’on s’écoutait fraternellement, les divers angles de vue et les avis différents pourraient être source d’enrichissement mutuel et servir la qualité d’un projet commun... qui est et doit être rigoureusement le bien de la France, le bien de tous les Français.Puis-je oser me poser également la question : cette réflexion ne pourrait-elle poser une réelle interrogation aux différentes confessions chrétiennes en regard du rayonnement de leur trésor commun : la Bonne Nouvelle du message d’amour et d’unité de Jésus- Christ pour le monde, dans le respect et la richesse des diversités.Au seuil du troisième millénaire, parvenus à cette étape de super-civilisation, à quel point notre monde occidental, dit chrétien, ne gaspille-t-il pas ses incommensurables richesses par une guerre larvée sur tous les plans, et de quels progrès considérables ne serait-il pas la source et le dispensateur pour le monde s’il le voulait en vérité."« Seuls les artisans de paix seront appelés fils de Dieu. » Mt 5,9Marguerite Hoppenot20 août 1993

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A propos du racisme

"Être « pour » les uns au lieu d’être « avec » tous révèle que l’on est « face à » ou « contre » les autres.Les signes de racisme en notre cœur... Nos secrets racismes, moins voyants que le racisme de couleur, mais non moins homicides. Notre racisme se manifeste et s’exerce toujours en regard de ce que nous jugeons « inférieur à nous » et que nous ne voulons à aucun prix voir se mêler et se confondre avec nous. Le plus grand danger vient donc de ce qui est le plus près, le plus voisin.Être conscient… être vrai… en regard de cet obstacle à l’amour en notre cœur.Que chacun dépiste loyalement ses petits racismes personnels.Que chaque milieu prenne conscience de ses attitudes collectives, mortelles pour l’unité du peuple de Dieu et l’édification du Royaume.Les racismes sont des barrières invisibles, infranchissables, savamment dressées et camouflées par le Malin à travers les hommes. Tous ces « moi », individuels ou collectifs, qui se défendent ou se préservent, et se ferment à l’autre ou aux autres... subtiles manifestations d’anti-amour, contre-courant de l’amour. Tous les racismes engendrent un cloisonnement, des séparations, une fermeture : germe d’enfer… germe anti-Royaume.La présence de l’authentique amour en notre cœur l’entraîne inévitablement vers l’universel. Car l’amour ne connaît ni limites, ni exclusive.La tendance contraire, restrictive sur le plan de l’amour, est significative de l’amour de soi (amour propre).Interrogation par rapport à l’esprit du monde :« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ».Creuser cette affirmation. Nous la prenons trop facilement sur le plan simplement moral.Bien au-delà, il nous faut voir : « Dis-moi ceux dont tu t’entoures... et cherches-en lucidement les motifs » !Est-ce le résultat de ton amour ?Est-ce le fruit d’un labeur de ton amour-propre ?Ton « moi » qui se pare du brillant des autres... ou qui s’en défend, par crainte d’être éclipsé !"Marguerite Hoppenot, 1967

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L’exigence des mots

Plus on est élevé dans l'échelle des responsabilités temporelles, et par dessus tout spirituelles, plus la vérité des mots que l'on prononce crie après la densité de vie qu'ils doivent recouvrir. Si les mots ne sont pas le moyen d'exprimer cette vérité confirmée par la vie, de la communiquer, de la préciser dans les esprits...que sont les mots ? Des signes qui ne recouvrent plus rien qu'illusion et mensonge. Les hommes ne peuvent se satisfaire de mots creux. Ceux-ci doivent être substantiels, nourriture pour ceux qui les reçoivent, assurance pour ceux qui les entendent et, de ce fait, engageant pour ceux qui les prononcent ou les écrivent. Marguerite Hoppenot, 1965

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"Convertissez-vous et croyez à l'Évangile" Mc 1, 15

Le problème de la conversion chrétienne pourrait se poser de la façon suivante. Se convertir, est-ce seulement changer peu à peu sa mentalité ? Est-ce modifier progressivement sa manière d'agir en conformité avec une morale type ? Est-ce poser des actes de religion ? Est-ce pratiquer un culte rendu à un Dieu extérieur à l'homme et appelant hommage, sacrifice et soumission absolue ? Ou bien se convertir, est-ce avoir reconnu Celui qui est la source de sa vie, le principe vivant et l'accomplissement de son être, et se laisser saisir par lui du dedans afin que, s'ouvrant peu à peu au mystère divin qui, en puissance, habite déjà tout homme, on retourne progressivement son coeur ? Marguerite Ph. Hoppenot N'éteignez pas l'Esprit

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